De Jean-Baptiste LUCCHINI
Bonjour
Je suis Jean Baptiste LUCCHINI. J’étais présent à Khouribga (sauf une éclipse parisienne en 1955 et 56) de 1947 à 1963. Je vis à Paris. Je suis marié, père d’une fille et grand père heureux. J’habite Paris, porte de Champerret. J’ai conservé des relations avec mes cousins Mattei bien sûr, mon frère Don Jean et ma sœur Catherine. Je vois à Ajaccio Nono Fedi et Pierrot Carlotti. J’ai eu grâce à internet l’immense bonheur de renouer avec Jean François Ricou et Ange Perez. J’ai eu également des nouvelles d’Yves Garat et Jeannine Boiteux. J’adore ce site qui me fait revisiter des moments inoubliables.
Email : jblucchini@orange.fr
Blog : xqalb.spaces.live.com
Cher moi
Envoie moi une lettre de ce passé
Un dessin précis comme un peigne
Une odeur de faux poivrier
Un goût de datte jamais mûrie.
C’était un kiosque et la poste
Trois magasins d’élégances d’autres mondes
Un bistrot anis et cumins mêlés
Et ces stridences d’accordéon.
C’était la piscine, l’OCK, le dojo du judo
Et l’orchestre du Cercle
Les soirs de festivités ; cette musique
Qui nous accordait des temps à nous dévolus,
A nous, jeunes impatients
Donnant le tempo du pied, arrogants,
Sourds inquiets au rythme des départs annoncés.
Après de longues et bavardes stations
Accotés à un mur, face à l’hôtel de Paris,
Nous nous séparions, rires éteints…
Et je rentrais par des rues silencieuses où déjà je n’étais plus.
La soupe maternelle m’attendait, et mon lit où…
Mes nuits mélangeaient mes constellations et au matin
Je me réveillais cerné par des horizons brouillés.
Il flotte tant d’ombres sur
Cette place toute entière d’émois saturée…
Chantez chantez enfants
Jouez des trilles de vos chants,
Baume acide comme un citron
Doux comme les nèfles de madame Colombo
Et les cerises du jardin du curé…
Mais il fallait courir vite,
Pressés par le chaouch jaloux
Genoux cagneux
Et taloche leste.
Chantez sur mes souvenirs des jours passés,
Passés à chanter et jouer…
Si près, sur cette place là,
Entre le Météor et la boulangerie Combélas
Et si loin de ce temps où je paradais
Où son regard me révélait me fusillait.
Dans les rues passaient, riaient,
Ont passé on ri ces gens, témoins indifférents.
Ce sont autant de
Mystères d’une vie qui a tourné
Sur un air de java ou de tango
Une heure un jour une semaine
Un instant une éternité.
Nous sommes humains par le temps accablés,
Sur nos passés crucifiés…
Alors renvoie-moi dans ce temps révolu
Chargé de visages ombrés de cheveux…
Te souvient-il de nos chevelures
Si soignées lustrées ?
Renvoie moi dans ce passé
Chargé de voix plus jamais entendues,
De noms plus jamais prononcés,
Renvoie moi dans ce passé
Pour me ramener là d’où je ne suis jamais tout à fait parti,
Lieux et temps confondus…
Et qu’ainsi comme toutes finisse ma chanson
A toutes égale
A moi destinée.
Jean Baptiste Lucchini